Père Jacques ter STEEGE o.c.s.o. (1929 – 2013)

Pray for Father Jacques, better known at Latroun, friend during Donald’s visit

Kasanza

Friday, 26 April 2013 15:30

April 20, 2013 : Father Jacques ter Steege was born in 1929 in Rotterdam

(The Netherlands). He entered Achel in 1951, made his solemn profession in 1953 and was ordained a priest in 1956. 

He was sent to Kasanza (RDC) in 1959 and made stability there. 

He lived in the Monastery of Latroun (Israël) since 1994. 

Father was 84 years old, had been in monastic vows for 61 years and 56 years a priest when the Lord called him.

Père Jacques ter STEEGE

o.c.s.o.

(1929 – 2013)

Père Jacques ter STEEGE, qui vient de nous quitter à l’âge de 84 ans, a vécu parmi nous à Latroun à peine 19 ans, soit la dernière tranche de sa vie. Il nous arriva le 09.10.1994, croyant trouver un monastère dont le climat soit adapté à sa santé. Il ne se trompait pas. Il s’est intégré facilement à notre communauté, mais il a tenu à garder son appartenance can ………..

OBITUARY in Latroun Chronique 

Il s’est intégré facilement à notre communauté, mais il a tenu à garder son appartenance canonique (nous appelons cela Stabilité) à son monastère africain congolais de Kasanza où il passa 35 ans, le plus clair de sa vie monastique. Bien que ne faisant pas partie de notre chapitre conventuel, il ne se distinguait en rien des autres frères. Ce que nous remarquions en lui, c’est sa fidélité aux observances monastiques : prière liturgique, oraison personnelle, lectures, services communautaires très appréciés. Ainsi pendant de longues années il prit sur lui d’aménager et d’entretenir toutes les allées dans le bois qui entoure le monastère ; il y mettait un grand soin. Parallèlement à cela il fut le bras droit de Frère Benoit pour le travail de la buanderie, jusqu’à la mort de ce dernier (13/11/2007), et il en prit la succession autant que ses forces le lui permirent. Il prêta généreusement ses services à la cuisine jusqu’à ces derniers temps.

Sur l’invitation d’amis néerlandais ou belges, il se rendait chaque année dans son pays d’origine pour se reposer quelques semaines et soigner sa santé. Car ses problèmes de santé (cœur, diabète, etc…) étaient une épreuve non négligeable qui exerçait bien sa patience.

Il ne se retrouvait pas devant l’évolution radicale de la société et des mœurs en Europe. Il y avait un regard plutôt critique et sévère. 

Il laisse des amis qui le connaissent beaucoup mieux que nous ; et ils sont mieux  à même de le présenter. C’est le cas de Madame Paula Veestraeten,  grande amie, elle et son mari, du monastère de Kasanza, auquel Père Jacques continuait à s’intéresser beaucoup et dont il suivait les nouvelles à grâce à elle.

Paula, à vous la parole :

« Père Jacques est né à Rotterdam comme Guus Ter Steege, le cadet d’une famille de 5 enfants: 3 filles et 2 garçons (l’aîné et le cadet). Les 2 aînés sont toujours en vie: son frère va avoir 93 ans, sa sœur 92.  

Avant d’entrer à la trappe de l’abbaye d’Achel (frontière Pays-Bas/Belgique), il a entamé sa vie religieuse chez les pères Croisiers (à Uden???). Un an après le départ des 6 pionniers de l’abbaye d’Achel pour Kasanza (Congo) en 1958, il a été envoyé à la nouvelle fondation, ensemble avec un confrère hollandais (1959). Il y passera 35 ans, sans jamais venir en congé en Europe!

Le Congo deviendra et restera le cœur de sa vie. Travaillant avec les ouvriers et avec la population locale, il a appris le kikongo mieux que le français. Comme un véritable broussard, il s’est adapté à la vie congolaise, tout en restant un moine dans l’âme  (…)

C’est ainsi que nous avons appris à connaître et à apprécier père Jacques: comme notre chauffeur prudent qui venait nous chercher à l’aéroport de Kinshasa ou nous y reconduire après un séjour à Kasanza. En jeep pour les voyageurs… En semaine, on le rencontrait dans les environs du garage  (…) Le dimanche, on le retrouvait l’après-midi dans un vieux fauteuil de camion, près des ateliers, en train de lire ! (…)

A l’âge de 40 ans, il a attrapé le diabète. Pas évident de se soigner comme il faut au Congo. Mais il a tenu le coup. Plus tard, lorsqu’il arriva à l’âge de 65 ans, il a fait des crises cardiaques et il lui a fallu des pontages coronaires… à la clinique universitaire d’Anvers cette fois-ci. Retour obligatoire donc en Belgique et plus question de retourner en Afrique, là où son cœur était resté.

Il est arrivé à Bruxelles en polo, un sac en plastic à la main. Nous garderons toujours l’image émouvante de ce moine ascétique. Ses sœurs et son frère étaient fous de joie de retrouver leur cadet après 35 ans de séparation! Et père Jacques, lui, s’émerveillait comme un enfant de tout ce que le nouveau monde avait à offrir après une vie extrêmement sobre en brousse. Tout l’étonnait: les portes qui s’ouvraient automatiquement, les sacs poubelle le long d’une rue, les belles voitures, une grue avec ‘roues’ sans protection sur un chantier…Impensable au Congo!

Après sa revalidation, il a voulu mener sa vie monastique dans un pays où il ne souffrirait pas trop du froid. Une escale à Toulouse (Notre-Dame du Désert) ne l’avait pas séduit à cause du mistral. (Un ami  …) lui a proposé d’essayer un séjour à l’abbaye de Latroun en Israël ….  Et c’est là, près de Jérusalem au pays de son Seigneur, qu’il a trouvé une communauté accueillante, ainsi que la chaleur bienfaisante du soleil.

Comme il n’avait jamais eu de congé pendant 35 ans, nous l’avons invité – en accord avec l’abbé d’Achel et avec son père abbé à Latroun, à rentrer régulièrement chez nous pour voir sa famille, pour se reposer un peu et pour reprendre des forces. Il en a toujours joui jusqu’à l’année dernière à l’âge de 83 ans. Et nous avec lui…, ce moine simple, sincère, serviable, de bonne humeur, avec un grand cœur pour les Congolais qu’il aimait tant.

A Kasanza, on l’appelait ‘le moine de 4 heures’… C’est à cette heure-là qu’il quittait généralement le monastère pour se mettre en route et c’était souvent à 4 heures de l’après-midi ou de la nuit qu’il rentrait. C’est également à 4 heures, un beau matin du mois d’avril, qu’il a fermé les yeux pour remettre son esprit entre les mains du Seigneur.

Paula Veestraeten